|
Histoire de
l'électrocardiographie |
1842
- Le physicien italien Carlo Matteucci montre que chaque contraction du coeur s'accompagne
d'un courant électrique. Matteucci C. Sur un phénomène physiologique produit
par les muscles en contraction. Ann Chim Phys 1842;6:339-341
-
- 1843
- Le physiologiste allemand Emil Dubois Reymond décrit un potentiel d’action
accompagnant chaque contraction musculaire, confirmant les travaux de Matteucci.
-
- 1856
- Rudolph von Koelliker et Heinrich Muller enregistrent un potentiel d’action.
-
- 1869-70
- Alexander Muirhead de St Bartholomew's Hospital à Londres aurait enregistré un
électrocardiogramme humain, mais cela est discuté.
-
- 1872
- Le physicien français Gabriel Lippmann invente l’électromètre capillaire. C’est
un tube de verre à colonne de mercure et d’acide sulfurique. Le niveau de mercure
changeant avec le potentiel d’action est visible au microscope.
-
- 1876
- Marey utilise l’électromètre pour enregistrer l’activité électrique du coeur de
grenouille. Marey EJ. Des variations électriques des muscles et du coeur en
particulier étudiées au moyen de l'électromètre de M Lippman. Comptes Rendus
Hebdomadaires des Séances de l'Académie des sciences 1876;82:975-977
-
- 1878
- Les physiologistes britanniques John Burden Sanderson et Frederick Page enregistrent le
courant électrique cardiaque avec l ‘électromètre capillaire et montrent qu’il
est composé de deux phases (plus tard appelées QRS et T). Burdon Sanderson J.
Expérimental results relating to the rhythmical and excitatory motions of the ventricle
of the frog. Proc R Soc Lond 1878;27:410-414
-
- 1884
- John Burden Sanderson et Frederick Page publient quelques-uns de ces enregistrements. Burdon
Sanderson J, Page FJM. On the electrical phenomena of the excitatory process in the heart
of the tortoise, as investigated photographically. J Physiol (London) 1884;4:327-338
-
- 1887
- Le physiologiste britannique Augustus D. Waller de St Mary's Medical School, à Londres,
publie le premier électrocardiogramme humain. Il est enregistré sur Thomas Goswell, un
technicien du laboratoire. Waller AD. A demonstration on man of electromotive
changes accompanying the heart's beat. J Physiol (London) 1887;8:229-234
-
- 1889
- Le physiologiste allemand Willem Einthoven démontre sa technique au Premier Congrès
International de Physiologie.
-
- 1890
- GJ Burch d’Oxford imagine une correction arithmétique pour les observations de
fluctuation de l’électromètre. Celui-ci permet de voir le vrai tracé de
l'électrocardiogramme, mais seulement après des calculs fatigants. Burch GJ.
On a method of determining the value of rapid variations of a difference potential by
means of a capillary electrometer. Proc R Soc Lond (Biol) 1890;48:89-93
-
- 1891
- Les physiologistes britanniques, William Bayliss et Edward Starling de l’University
College de Londres, améliorent l’électromètre capillaire. Ils connectent le terminal
au bras droit et sur le cuir chevelu et visualisent " une variation triphasique
accompagnant chaque contraction cardiaque ". Ces déflexions seront appelées
plus tard P, QRS, et T. Bayliss WM, Starling EH. On the electrical variations of
the heart in man. Proc Phys Soc (14th November) in J Physiol (London) 1891;13 and also
On the electromotive phenomena of the mammalian heart. Proc R Soc Lond 1892;50:211-214
-
- Ils ont aussi mis en évidence un délai d’environ 0,13 sec entre la stimulation
auriculaire et la dépolarisation ventriculaire (plus tard appelé l'intervalle PR). On
the electromotive phenomena of the mammalian heart. Proc Phys Soc (21st March) in J
Physiol (London) 1891;12:xx-xxi
-
- 1893
- Willem Einthoven introduit le terme ‘ électrocardiogramme ‘ à la Dutch Medical
Association. (Plus tard il reconnaît que ce terme avait d’abord été utilisé par
Waller). Einthoven W: Nieuwe methoden voor clinisch onderzoek [New methods for
clinical investigation]. Ned T Geneesk 29 II: 263-286, 1893
-
- 1895
- Einthoven, utilisant un électromètre amélioré ainsi qu‘une formule de correction
développée indépendamment par Burch, met en évidence cinq déflexions qu’il appelle
P, Q, R, S and T. Einthoven W. Ueber die Form des menschlichen
Electrocardiogramms. Arch f d Ges Physiol 1895;60:101-123
-
- 1897
- Clement Ader, un ingénieur français en électricité apporte son système d’amplification
appelé galvanomètre, utilisé pour les lignes télégraphique sous-marines. Ader
C. Sur un nouvel appareil enregistreur pour câbles sous-marins. C R Acad Sci (Paris)
1897;124:1440-1442
-
- 1901
- Einthoven modifie cet enregistreur pour produire des électrocardiogrammes. Son appareil
pèse 600 livres. Einthoven W. Un nouveau galvanomètre. Arch Neerl Sc Ex Nat
1901;6:625-633
-
- 1902
- Einthoven publie le premier électrocardiogramme enregistré avec cet appareil. Einthoven
W. Galvanometrische registratie van het menschilijk electrocardiogram. In:
Herinneringsbundel Professor S. S. Rosenstein. Leiden: Eduard Ijdo, 1902:101-107
-
- 1903
- Einthoven négocie une production commerciale de son appareil avec Max Edelmann de
Munich et avec Horace Darwin de la Cambridge Scientific Intstruments Company de Londres.
-
- 1905
- Einthoven commence à transmettre des électrocardiogrammes depuis l’hôpital vers son
laboratoire à 1.5 Km par câble téléphonique. Le 22 mars, le premier ‘
Télécardiogramme ‘ est enregistré sur un homme.
-
- 1906
- Einthoven publie la première classification des électrocardiogrammes. Normaux et
anormaux : Hypertrophies ventriculaires gauches et droites, Hypertrophies auriculaires
gauches et droites, ondes U, éléments sur le QRS, contractions ventriculaires
prématurées, bigéminisme ventriculaire, flutter auriculaire et bloc
auriculo-ventriculaire complet. Einthoven W. Le telecardiogramme. Arch Int de
Physiol 1906;4:132-164 (translated into English. Am Heart J 1957;53:602-615.
-
- 1908
- Edward Schafer de l’Université d’Edinbourg, est le premier à acheter un
galvanomètre pour une utilisation médicale.
-
- 1909
- Thomas Lewis de l’University College Hospital de Londres, en achète un, ainsi qu’Alfred
Cohn de l'hôpital du Mont Sinaï de New York.
-
- 1910
- Walter James, de Columbia University, et Horatio Williams de Cornell University Medical
College, à New York, publient la première revue américaine d'électrocardiographie. Ils
y décrivent les hypertrophies ventriculaires, les ectopies auriculaires et
ventriculaires, les fibrillations auriculaires et ventriculaires. James WB,
Williams HB. The electrocardiogram in clinical medicine. Am J Med Sci 1910;140:408-421,
644-669
-
- 1911
- Thomas Lewis publie le livre "The mechanism of the heart beat. London: Shaw
& Sons" et le dédie à Einthoven.
-
- 1912
- Einthoven décrit un triangle équilatéral formé par les dérivations standards D1, D2, D3, appelé plus tard
"triangle d'Einthoven".
C'est aussi la première référence anglo-saxonne dans un article à l'abréviation
E.K.G. ( E.C.G). Lancet 1912(1);853 et suivantes.
-
- 1920
- Hubert Mann du laboratoire de cardiologie de l'hôpital du Mont Sinaï de New York,
décrit la dérivation d'un 'monocardiogramme' plus tard appelé 'vectorcardiogramme'.
Mann H. A method of analyzing the electrocardiogram. Arch Int Med 1920;25:283-294
-
- 1920
- Harold Pardee, New York, publie le premier électrocardiogramme d'infarctus du myocarde
récent chez un humain et décrit l'onde T comme agrandie: "Elle commence d'un point
élevé sur la déflexion de l'onde R". Pardee HEB. An electrocardiographic
sign of coronary artery obstruction. Arch Int Med 1920;26:244-257
-
- 1924
- Willem Einthoven, prix Nobel pour l'invention de l'électrocardiographe.
-
- 1928
- Ernstine et Levine rapportent l'utilisation d'un nouveau procédé d'amplification
mécanique pour l'enregistreur. Ernstine AC, Levine SA. A comparison of records
taken with the Einthoven string galvanomter and the amplifier-type electrocardiograph. Am
Heart J 1928;4:725-731
-
- 1928
- La compagnie de Frank Sanborn's (plus tard achetée par Hewlett-Packard) modifie leur
électrocardiographe en une première version portable de 50 livres et fonctionnant sur
une batterie automobile de 6 volts.
-
- 1932
- Charles Wolferth et Francis Wood décrivent l'utilisation médicale des dérivations précordiales. Wolferth
CC, Wood FC. The electrocardiographic diagnosis of coronary occlusion by the use of chest
leads. Am J Med Sci 1932;183:30-35
-
- 1938
- L'American Heart Association et The Cardiac Society de Grande Bretagne définissent les
positions standards des dérivations
précordiales V1 - V6. Barnes AR, Pardee HEB, White PD. et al.
Standardization of precordial leads. Am Heart J 1938;15:235-239
-
- 1942
- Emanuel Goldberger ajoute aux dérivations frontales d'Einthoven aVr, aVl, aVf. Ceci lui
permet, avec les 6 dérivations précordiales V1 - V6, de réaliser le premier
électrocardiogramme sur 12 voies, ce qui est toujours utilisé actuellement…….